Quand son collègue et ami lui avait annoncé la nouvelle, Benjamin s'était figé. Il lui avait appris que les parents de Phoebe avaient été victimes d'un grave accident et qu'ils avaient succombé à leurs blessures. Le premier réflexe de Benjamin fut de la contacter, mais son téléphone sonnait dans le vide. Il essaya une fois, puis une seconde fois, sans obtenir de réponse. Alors, il lui laissa un message en choisissant ses mots avec soin, tentant de maîtriser sa voix au maximum. Habitué à des situations extrêmes, Benjamin se sentait d'autant plus concerné qu'il connaissait très bien la famille Joy depuis sa plus tendre enfance. S'asseyant sur une chaise, il passa une main devant son visage après avoir raccroché. Tout ce qu'il pouvait faire pour le moment, c'était de rester informé et de se tenir prêt à apporter tout le soutien dont il était capable pour l'aider à surmonter cette terrible épreuve.
Phoebe lui avait finalement répondu. Ils avaient rendez-vous à quinze heures dans la caserne. Benjamin avait volontairement hormis de parler des détails de l'accident, le temps qu'elle puisse déjà digérer ce qu'elle avait entendu. Ce jour-là, il avait demandé à
@Taylor Bailey s'il pouvait prendre son service plus tôt. Faire des heures supplémentaires ne le dérangeait aucunement, d'autant plus si sa présence était requise. Un de ses camarades avait gentiment accepté de prendre le relais en cas d'urgence s'il venait à être indisponible. Ben était reconnaissant pour ce geste, mais quelque part, il n'était pas étonné de voir un tel esprit de solidarité parmi les pompiers. À sa place, il n'aurait certainement pas hésité à prêter main-forte.
Alors que les deux hommes échangeaient, il entendit raisonner son nom dans la caserne. Le brun tourna la tête, et c'est là qu'il vit Phoebe arriver, pressant le pas dans sa direction avant de trouver naturellement refuge dans ses bras.
« J'aimerais te dire que non, malheureusement... » répondit Ben, sa voix teintée de tristesse, tout en resserrant doucement son étreinte. L'humour était un aspect présent de sa personnalité, mais il ne serait jamais capable d'aller aussi loin. Pendant un instant, Benjamin avait pu apercevoir le visage de Phoebe, marqué par la fatigue et la tristesse. Son cœur se serra en réponse à la détresse qu'elle ressentait. Il la berça doucement dans ses bras, et c'est alors qu'elle murmura à son oreille qu'elle souhaitait s'entretenir en privé avec lui. Il jeta un bref regard à son camarade, qui approuva d'un signe de tête, puis s'éloigna dans la direction opposée.
« Viens, suis-moi. »Benjamin l'escorta jusqu'à la salle de briefing, sachant qu'elle serait libre à cette heure-là. Une fois à l'intérieur, il ferma doucement la porte derrière eux et l'invita à s'asseoir, tirant une chaise devant elle pour qu'ils soient à la même hauteur. Ensuite, il alla chercher un verre d'eau fraîche dans le distributeur juste derrière lui, le lui tendit, puis prit place à son tour.
« Respire...Je suis là, d'accord ? Je ne te laisserais pas surmonter ça toute seule. » Dans un geste se voulant réconfortant, il attrapa sa main. Ben comprenait ce que signifiait perdre un être cher, et dans ces moments-là, avoir une épaule sur laquelle pleurer pouvait apaiser les tourments. Il lui fit comprendre qu'il serait là pour elle, aussi longtemps que nécessaire.